- FTX réclame 1,76 milliard de dollars à Binance, accusant CZ et ses anciens collègues d’avoir indûment profité d’une vente de parts en 2021, peu avant la chute de FTX.
- CZ conteste la plainte en invoquant sa résidence aux Émirats et la nature internationale des transactions, affirmant que la justice américaine n’a pas compétence.
- Cette action s’inscrit dans une stratégie offensive des liquidateurs de FTX pour récupérer des fonds.
Une bataille judiciaire à 10 chiffres
1,76 milliard de dollars.
C’est la somme que l’équipe en charge de la faillite de FTX réclame à Binance. En cause : un deal vieux de quatre ans, devenu explosif dans le contexte de la chute retentissante de Sam Bankman-Fried.
Mais Changpeng Zhao, alias CZ, n’a pas l’intention de se laisser faire. L’ancien patron de Binance vient de demander formellement le rejet de la plainte devant la justice américaine, affirmant que les tribunaux du Delaware n’ont tout simplement pas autorité pour le juger, en tant que résident des Émirats.
Hors de portée ?
Basé aux Émirats arabes unis depuis plusieurs années, CZ s’appuie sur sa résidence à l’étranger pour contester la compétence territoriale du tribunal. Autre argument de taille : la nature transfrontalière des transactions. Selon ses avocats, les lois américaines sur les faillites ne peuvent pas s’appliquer à des opérations réalisées en dehors du sol américain.
Les plaignants veulent étirer la loi au-delà de ses limites naturelles.
Et CZ n’est pas seul. Deux autres anciens cadres de Binance, Samuel Lim et Dinghua Xiao, ont eux aussi déposé des demandes similaires en juillet pour faire annuler leur mise en cause.
Une affaire de tokens et de pouvoir
Au cœur du litige : une opération remontant à juillet 2021. À l’époque, Binance revend sa participation de 20 % dans FTX, en échange de cryptomonnaies, dont le token FTT. Une transaction conclue alors que les deux plateformes étaient encore « partenaires« , selon CZ.
Mais pour les liquidateurs de FTX, cette vente aurait été orchestrée au détriment des créanciers de la plateforme aujourd’hui en faillite. Ils affirment que Binance et ses anciens dirigeants auraient perçu des fonds de manière indue, en profitant de leur position d’actionnaire majoritaire d’alors, notamment 18,4 % de FTX US.
Une manœuvre risquée pour FTX ?
Cette nouvelle offensive judiciaire s’inscrit dans une stratégie agressive des liquidateurs pour récupérer un maximum de fonds. Mais en visant CZ, qui a lui-même purgé quatre mois de prison pour violations des règles anti-blanchiment, ils se frottent à l’un des vétérans les plus influents du secteur.
“Blâmer M. Zhao pour les crimes de SBF n’a aucun sens”, tranche la défense.
Rappelons que Sam Bankman-Fried purge actuellement une peine de 25 ans de prison pour fraude massive. De son côté, CZ tente de tourner la page. Mais cette affaire pourrait bien le replonger dans les méandres d’un écosystème qu’il avait contribué à bâtir, puis vu s’effondrer.
