- Metaplanet, souvent comparée à MicroStrategy, détient désormais plus de 15 500 BTC et vise les 210 000 BTC d’ici 2027 pour devenir un acteur majeur des réserves stratégiques numériques.
- La société entame déjà la phase 2 de sa stratégie : utiliser le Bitcoin comme collatéral pour financer des acquisitions d’entreprises rentables, sans revendre ses BTC.
- En misant sur l’adoption future du BTC comme actif de premier rang, Metaplanet cherche à devancer la finance traditionnelle et à asseoir sa position dans l’économie post-fiat.
Le MicroStrategy japonais ne veut plus seulement empiler du BTC
En l’espace de quelques mois, Metaplanet est devenu l’entreprise cotée avec le plus de bitcoins en dehors d’Amérique du Nord. Ce n’est plus un simple pari spéculatif : la société japonaise veut désormais transformer ses réserves en un véritable outil de croissance.
Le PDG, Simon Gerovich, a annoncé au Financial Times le lancement de la phase 2 de leur stratégie Bitcoin. L’objectif ? Utiliser les BTC comme collatéral pour financer des rachats d’entreprises rentables.
On considère qu’il s’agit de la ruée vers l’or du Bitcoin.
Il faut accumuler autant de bitcoins que possible pour atteindre une vitesse d’échappement. Ensuite, il sera quasiment impossible pour d’autres de nous rattraper.
15 555 BTC, et ce n’est que le début
Cette semaine, Metaplanet a mis la main sur 2 205 nouveaux BTC, portant son total à 15 555 BTC, soit 1,7 milliard de dollars au cours actuel. Et la cible est claire : atteindre 210 000 BTC d’ici fin 2027.
Le chiffre est vertigineux. Pour le contexte, c’est plus que ce que détient aujourd’hui la plupart des gouvernements, à l’exception notable des États-Unis. Et c’est une offensive frontale dans une course mondiale aux actifs numériques stratégiques.
Un plan en deux temps, pensé pour durer
La phase 1, toujours en cours, consiste à accumuler agressivement des bitcoins tant que l’offre est encore relativement liquide. Selon Gerovich, cette étape pourrait durer de 4 à 6 ans, avant que l’accès au BTC ne devienne de plus en plus difficile à cause de la raréfaction.
La phase 2, désormais enclenchée, vise à faire reconnaître le BTC comme un actif de premier rang, au même titre que les actions ou les obligations d’État, pour obtenir des financements attractifs. Ces financements serviraient ensuite à acquérir des sociétés générant du cash-flow. En clair : Metaplanet veut monétiser ses bitcoins sans les vendre.
Lorsque Bitcoin, comme les titres ou les obligations d’État, sera déposé auprès des banques, celles-ci fourniront un financement très intéressant pour cet actif.
Nous obtiendrons des liquidités que nous pourrons utiliser pour acheter des entreprises rentables, des entreprises qui génèrent des flux de trésorerie.
Une stratégie risquée, mais visionnaire
Peu de banques traditionnelles acceptent encore ce genre de collatéral, mais dans l’univers crypto-native, les prêts garantis par crypto-actifs explosent. Metaplanet veut anticiper l’adoption de ces pratiques dans la finance classique.
Ce virage stratégique est d’autant plus intéressant que la société est, à l’origine, un simple acteur hôtelier japonais. En quelques trimestres, elle s’est repositionnée en véritable Bitcoin holding, calquée sur le modèle de MicroStrategy.
Un acteur à surveiller de très près
À la Bourse de Tokyo, l’action Metaplanet (3350) a clôturé mardi à 1 565 yens (10,71 $), en légère hausse. Mais ce chiffre pourrait paraître anecdotique face à l’ambition affichée.
Derrière cette stratégie, il y a un message : dans l’économie mondiale de demain, ceux qui contrôlent les actifs numériques rares comme le Bitcoin auront une puissance de feu financière inédite. Et Metaplanet entend bien en faire partie.