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Dernière modification effectuée le 06.09.2023 23:51
Un récent document analytique, intitulé “Euro numérique : En cas de doute, s'abstenir (mais être prêt)” commandé par la commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen, offre une évaluation mitigée de l'euro numérique. Le rapport, rédigé par l'économiste Ignazio Angeloni, examine dix problèmes auxquels un euro numérique potentiel pourrait être confronté, en mettant l'accent sur les conséquences négatives possibles.
L'une des principales préoccupations soulevées dans le rapport est le double rôle de la Banque centrale européenne (BCE), qui devrait à la fois rivaliser avec les banques commerciales pour les dépôts et collaborer avec elles. Dans le modèle intermédié, les banques commerciales fourniraient des services de première ligne aux utilisateurs de l'euro numérique. Angeloni souligne que cette dynamique peut entraîner des incitations défavorables, nécessitant une structure de compensation soigneusement conçue pour les banques impliquées. Cependant, les rapports actuels de la BCE ne traitent pas de cette question.
La nature perturbatrice d'un euro numérique
L'introduction d'un euro numérique pourrait provoquer des perturbations dans le paysage financier européen, et le rapport suggère que la BCE pourrait ne pas être totalement préparée à relever les défis qui en résulteront. Pour réussir, la monnaie numérique doit attirer une base de clients importante sans saper le système bancaire existant.
Si l'euro numérique devait offrir des intérêts, sa gestion devrait être distincte des taux d'intérêt en espèces. Ne pas le faire pourrait encourager les opérations d'arbitrage et déstabiliser davantage le marché financier. Les conclusions d'Angeloni soulignent l'équilibre délicat que la BCE doit atteindre pour assurer le succès de l'euro numérique sans causer plus de tort que de bien.
“Une solution à la recherche d'un problème”
Angeloni cite une citation du gouverneur du Conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale américaine, Christopher Waller, qui a qualifié les monnaies numériques des banques centrales (CBDC) de “solution à la recherche d'un problème. Dans cet esprit, le rapport recommande que la BCE poursuive ses explorations et éventuellement lance une phase de test en octobre. Cependant, il met en garde contre le lancement d'un euro numérique à moins que de nouveaux éléments convaincants n'émergent pour soutenir une telle démarche.
La BCE doit prendre une décision en octobre sur la question de savoir si elle doit poursuivre ses recherches sur les CBDC dans une “phase de réalisation. Bien que le rapport du Parlement européen reconnaisse les avantages potentiels d'un euro numérique, il souligne l'importance de comprendre et d'atténuer les risques avant de passer à la mise en œuvre.