- Péter Szilágyi, ex-leader de Geth, affirme avoir refusé une offre de 5 millions de dollars pour privatiser le client principal d’Ethereum, dénonçant une tentative de marginalisation orchestrée par l’Ethereum Foundation.
- Il accuse la Fondation d’avoir secrètement financé une version concurrente de Geth chez Nethermind, sans en informer les développeurs historiques, et d’avoir instauré un climat toxique avec pressions salariales et licenciements.
- Ce conflit révèle une fracture idéologique au sein d’Ethereum : la gouvernance actuelle serait en train de s’éloigner des valeurs fondatrices de transparence et décentralisation pour se recentrer sur une approche plus politique.
5 millions de dollars refusés. Et une guerre interne exposée au grand jour.
Péter Szilágyi, figure historique de l’écosystème Ethereum, aurait rejeté une offre de 5 millions de dollars pour transformer Geth, le principal client d’exécution du réseau, en société privée. Mais ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. Dans une série de posts au vitriol sur X, le développeur accuse frontalement l’Ethereum Foundation (EF) d’avoir tenté de saborder Geth de l’intérieur… tout en finançant en secret une version concurrente.
Geth, pilier du réseau… et cible interne ?
Geth, ou Go Ethereum, alimente aujourd’hui près de 63 % des nœuds actifs du réseau. Un maillon vital. Péter Szilágyi en fut le leader technique pendant des années, avant d’annoncer un “sabbatical” en novembre dernier. Ce congé sabbatique, explique-t-il aujourd’hui, aurait en réalité été déclenché après sa découverte d’un “deuxième Geth secret” financé par l’EF et développé chez Nethermind, le concurrent direct de Geth.
Ils ne nous ont rien dit. Ni à moi, ni à Felix, ni à Martin. Je l’ai découvert par hasard, et 24h plus tard, j’étais viré.
Dans ses tweets, Szilágyi accuse les dirigeants de l’EF d’avoir demandé à plusieurs reprises aux développeurs de Geth de créer une entreprise indépendante, en échange de plusieurs millions. Objectif selon lui : se débarrasser de Geth pour transformer l’Ethereum Foundation en simple organisme de recherche et formation, déconnecté des responsabilités opérationnelles du réseau.
Salaires divisés, pressions, licenciements : ambiance toxique à la Fondation
Les accusations ne s’arrêtent pas là. Szilágyi affirme que Tomasz Stańczak, nouveau co-directeur de l’EF et créateur de Nethermind, aurait demandé aux membres restants de l’équipe Geth s’ils accepteraient de travailler pour moitié moins. Dans la foulée, quatre équipes de développeurs ont été licenciées, et les tensions sont montées d’un cran.
Qu’on arrête de mentir. Assumez vos décisions. Vous m’avez viré, puis supplié de revenir. Je vous ai demandé des excuses. Vous avez dit non. Alors, c’est non.
Ces révélations font suite à une série de changements majeurs au sein de la Fondation : réduction d’effectifs, changement stratégique sur la gestion des fonds ETH restants, et restructuration du leadership.
Une rupture profonde avec la vision historique d’Ethereum
Derrière ce clash interne se dessine une fracture plus large. Entre les anciens bâtisseurs du protocole et une gouvernance qui cherche à se réinventer. Ethereum, longtemps fier de sa décentralisation et de sa transparence, se retrouve accusé par l’un de ses piliers d’avoir agi dans l’ombre, au mépris de la communauté.
Et si le cœur d’Ethereum, ce n’était plus son code, mais sa politique ?