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Dernière modification effectuée le 20.09.2023 14:11
Deux des trois régulateurs présents sur le territoire européen alertent le public sur les risques liés aux cryptos qui pèsent sur les consommateurs.
L’European Banking Authority (EBA) et l’European Securities and Markets Authority (ESMA) mettent en garde les détenteurs de cryptos des risques qu’ils encourent dans un contexte où l’activité et l’intérêt des consommateurs pour les crypto-actifs de toutes sortes ne fait qu’augmenter. Les régulateurs soulignent la promotion particulièrement agressive qui a cours auprès du public, notamment par le biais des réseaux sociaux.
Cette prise de position a été soulignée lors d’une publication simultanée (17 mars 2022) de l’ESMA et de l’EBA. Les deux institutions soulignent que les cryptos sont pour la plupart hautement spéculatifs et risqués. C’est pourquoi ils ne peuvent convenir à la plupart des consommateurs en tant qu’investissement ou en tant que moyen de paiement ou d’échange.
Un avertissement des régulateurs
Selon eux, les consommateurs européens sont confrontés à une forte probabilité de perdre l’argent qu’ils investissent s’ils achètent des cryptos. Ils doivent être attentifs aux risques de « publicités trompeuses » que l’on peut retrouver sur internet et les réseaux sociaux. Le rôle des influenceurs dans cette publicité trompeuse est expressément souligné par les régulateurs.
Avec bon sens, les Autorités déclarent que les détenteurs de cryptos doivent tout particulièrement se méfier des promesses de rendements rapides et/ou élevés. Il est souligné que les consommateurs doivent être conscients de l’absence de recours ou de protection juridique à leur disposition. Pour l’heure, les cryptos échappent généralement à la protection juridique qui vaut en matière de services financiers sur le territoire de l’Union européenne. De leur point de vue, d’autres risques sont identifiés :
- La volatilité « extrême » des cryptos : par leur aspect hautement spéculatif, de nombreux crypto-actifs seraient uniquement dépendants de l’offre et de la demande
- Les informations trompeuses : nombreux sont les crypto-actifs à faire l’objet d’un marketing agressif et trompeur. Il est souligné que le consommateur doit se méfier des influenceurs présents sur les réseaux sociaux qui sont généralement rémunérés pour faire ces annonces
- L’absence de recours juridique en présence d’une crypto-arnaque : la majorité des cryptos et les services qui y sont liés ne sont pas (encore) réglementés sur le territoire de l’Union européenne
- La présence de nombreux scams
- La manipulation de marché, le manque de transparence et la faible liquidité : de nombreux cas de manipulation de marché auraient été signalés aux autorités européennes. Elles déclarent que certaines cryptos sont fortement concentrées et, en réalité, détenues en grande quantité par un nombre restreint de portefeuilles. Le risque de faible liquidité est également souligné, « le consommateur ne sera pas capable de vendre ses crypto-actifs aussi rapidement qu’il le souhaite ».
Un avertissement critiquable
Cet avertissement aurait plus de visibilité s’il était proposé par les autorités nationales. En outre, il serait plus efficace s’il émanait des autorités locales en charge de la protection des consommateurs ?
En effet, ces régulateurs européens sont pour la plupart davantage connus des institutions ou des acteurs professionnel que des consommateurs. L’échelle européenne a toutefois le mérite de viser l’ensemble des citoyens européens.
Alors que Joe Biden s’est montré particulièrement favorable à l’adoption d’un cadre général pour les cryptos, l’avertissement des régulateurs, s’il semble juste sur certains points, ne devrait-il pas être accompagné d’un autre document, d’un commentaire sur les bénéfices et les avancées de la crypto-économie ? Le projet de réglementation MiCa nous a prouvé le contraire ces derniers jours.
