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- L’arrestation de Pavel Durov, fondateur de Telegram, en France a déclenché une série d’attaques DDoS coordonnées par des hacktivistes russes, ciblant plusieurs sites gouvernementaux et éducatifs français en signe de protestation, sous l’opération #FreeDurov.
- Les autorités françaises ont arrêté Durov en vertu d’un mandat accusant Telegram d’être impliqué dans des activités criminelles graves, telles que le blanchiment d’argent et le soutien au terrorisme, bien que cette arrestation ait suscité l’indignation internationale, notamment dans la communauté technologique.
- Malgré les perturbations causées par les attaques DDoS, la plupart des sites touchés ont été rapidement remis en ligne, tandis que les autorités françaises ont insisté sur le fait que l’arrestation de Durov relevait d’une enquête judiciaire indépendante, et non d’une décision politique.
Dans une série d’attaques coordonnées, des groupes de hacktivistes, principalement russes, ont pris pour cible plusieurs sites web français en réponse à l’arrestation de Pavel Durov, le fondateur de Telegram, par les autorités françaises.
Cet événement a déclenché une vague de dénis de service distribués (DDoS), perturbant le fonctionnement de nombreux sites gouvernementaux et éducatifs en France.
Le contexte de l’arrestation de Pavel Durov
Pavel Durov, célèbre pour avoir fondé la plateforme de messagerie cryptée Telegram, a été arrêté le 24 août 2024 à son arrivée à l’aéroport du Bourget, au nord de Paris, à bord d’un jet privé en provenance d’Azerbaïdjan. Son arrestation a été réalisée en vertu d’un mandat accusant Telegram d’être impliqué dans des activités criminelles graves, telles que le blanchiment d’argent, le trafic de drogue, et même le soutien au terrorisme.
Bien qu’aucune accusation formelle n’ait été portée contre lui au moment de son arrestation, cet événement a suscité une indignation massive, non seulement parmi ses partisans, mais aussi au sein de la communauté technologique mondiale.
Réactions des hacktivistes : l’opération #FreeDurov
À la suite de cette arrestation, un collectif de hackers russes, nommé Russian Army Cyber Team, a lancé une série d’attaques DDoS contre des sites français sous le hashtag #FreeDurov. Parmi les cibles principales figuraient des institutions telles que la Cour européenne des droits de l’homme, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), ainsi que divers sites de services publics régionaux et nationaux. Ces attaques, bien que perturbantes, ont eu un impact limité, la plupart des sites touchés étant rapidement remis en ligne grâce à des protections contre les attaques DDoS.
Le collectif a également été rejoint par d’autres groupes hacktivistes, notamment RipperSec, un groupe pro-palestinien basé en Malaisie, qui a ciblé plusieurs universités et institutions éducatives françaises. Dans une déclaration sur Telegram, les leaders de ces groupes ont justifié leurs actions comme une réponse à ce qu’ils perçoivent comme une atteinte à la liberté d’expression en ligne, accusant la France de jouer avec le feu en arrêtant Durov.
Une réponse mitigée des autorités françaises
Les autorités françaises, tout en étant discrètes sur les détails de l’arrestation de Durov, ont confirmé que celle-ci faisait partie d’une enquête judiciaire en cours. Le président français Emmanuel Macron a pris la parole pour dissiper ce qu’il a décrit comme des « désinformations » circulant sur les réseaux sociaux. Il a insisté sur le fait que l’arrestation de Durov n’était pas une décision politique, mais relevait entièrement du domaine judiciaire.
Dans un avis publié le 26 août, les procureurs français ont indiqué que M. Durov avait été placé en garde à vue dans le cadre d’une enquête judiciaire contre X pour complicité d’activités illégales, refus de communiquer aux autorités, blanchiment d’argent, association de malfaiteurs et fourniture de prestations de cryptologie sans déclaration préalable. Les autorités ont indiqué qu’elles avaient l’intention d’interroger le fondateur de Telegram dans le cadre de cette enquête et ont prolongé le délai de sa garde à vue du 25 au 28 août.
Malgré les assurances du gouvernement français, l’arrestation de Durov a été largement critiquée par de nombreuses figures de l’industrie technologique, dont Elon Musk, Justin Sun et Vitalik Buterin, qui y voient une attaque contre les droits fondamentaux de liberté d’expression et d’association.