€109 milliards pour sauver l’IA en France : Emmanuel Macron face à Micode

Investissement de €109 milliards, retard sur le cloud et potentiel en data centers et puissance de calcul, Emmanuel Macron s’exprime sur le futur de l’IA en France.
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  1. Emmanuel Macron défend l’ambition française en IA, citant Mistral et l’usage personnel d’outils IA, mais reconnaît l’écart avec les États-Unis.
  2. L’investissement de 109 milliards d’euros annoncé est privé, avec des fonds étrangers, Macron appelant à libérer l’épargne européenne pour financer l’innovation.
  3. Macron admet des failles, comme le retard sur le cloud et le niveau en mathématiques, mais mise sur l’électricité nucléaire pour rattraper ce retard dans d’autres secteurs.

Macron se présente en président connecté et engagé sur l’IA

Emmanuel Macron, interviewé par le youtubeur Micode, affiche une ambition claire pour l’intelligence artificielle en France. « On a tout pour réussir cette bataille », martèle-t-il, citant la création d’un modèle de langage français, Mistral, et l’usage croissant de l’IA par l’Élysée. Le président confie même tester régulièrement des outils d’IA sur sa tablette, mais précise avec humour :

Je ne fais pas mes discours avec de l’IA, ni mes mails… d’ailleurs, je n’en ai plus depuis que je suis président !

Le French bashing, un frein à l’innovation ?

Celui qui réussit, c’est celui qui a raté 15 fois, mais qui s’est relevé une 16e fois.

Interrogé sur la tendance française à l’autosabotage, Macron dénonce un « problème culturel avec l’échec. »

Il plaide pour une acceptation de l’erreur et souligne la nécessité de surmonter une aversion française à l’innovation : « On est parfois plus prudents, voire inquiets, face aux avancées technologiques. »

€109 milliards : un investissement massif… mais étranger

L’annonce de 109 milliards d’euros d’investissements pour l’IA intrigue. Macron clarifie : « C’est de l’argent privé, pas public. » Il évoque des entreprises comme Thalès, Orange ou encore MGX, basée aux Émirats, et admet un déficit de capitaux européens : « On n’a pas assez d’investisseurs financiers. Il faut libérer l’épargne européenne pour financer l’innovation. »

Le président insiste sur la nécessité d’une réforme des règles financières en Europe :

Si on veut plus d’indépendance, il nous faut nos propres fonds. Sinon, nos start-up continueront de céder aux investisseurs américains.

La France peut-elle encore rattraper son retard ?

Face aux critiques sur le retard français, Macron défend son bilan : « On n’a pas attendu les gros titres. Dès 2017, on a lancé une stratégie IA. » Pourtant, l’écart avec les États-Unis reste criant : 8 milliards investis côté français contre 254 milliards outre-Atlantique. Pour lui, l’enjeu est clair :

Il faut que nos grands groupes soient patriotes. Peugeot et Citroën l’ont compris en choisissant Mistral comme assistant embarqué.

Il admet néanmoins des failles, notamment sur le cloud, où la France « s’est fait tailler des croupières » par les géants américains. Mais il refuse de baisser les bras : « Sur les data centers et la puissance de calcul, rien n’est perdu. On a l’avantage d’une électricité bas carbone grâce au nucléaire. »

Le président reconnaît également un déclin du niveau en mathématiques, pourtant essentiel à l’IA.

On a toujours des génies, mais trop d’inégalités et de décrochages, surtout chez les filles.

Il mise sur l’IA pour améliorer l’éducation : « Le tutorat personnalisé grâce à l’IA, c’est la clé. »

Le mot de la fin : ambition et réalisme

De son tic de langage préféré – « formidable » – aux défis du cloud, Macron affiche une ambition décomplexée. « La France peut gagner la bataille de l’IA », assure-t-il, appelant à un « réflexe de puissance » et à un patriotisme économique européen, mais en l’état, le pays en a-t-il vraiment la capacité ?

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