- Pump.fun a repris près de 90 % du marché des launchpads memecoins sur Solana en deux semaines, tandis que LetsBonk est passé de 80 % à seulement 3 %.
- Le transfert des plus gros créateurs de tokens, souvent des bots, a accéléré l’effondrement de LetsBonk et dopé l’activité de Pump.fun.
- Les buybacks massifs du token PUMP, financés par une levée de 600 millions de dollars, ont renforcé la confiance et l’attrait spéculatif pour Pump.fun.
Un retournement express sur Solana
En l’espace de deux semaines, le marché des launchpads memecoins sur Solana a connu un séisme. Pump.fun, qui ne pesait plus que 5 % de parts début août, contrôle désormais à nouveau près de 90 % du marché. Son rival direct, LetsBonk, s’effondre brutalement : de 80 % de domination il y a quinze jours, la plateforme ne capte plus qu’environ 3 %.
Derrière ces chiffres, un constat simple : les « graduated tokens », considérés comme l’indicateur le plus fiable d’activité réelle, se sont envolés du côté de Pump.fun. Dans le même temps, transactions et wallets actifs sur LetsBonk ont chuté de manière drastique.
Pourquoi LetsBonk s’écroule
Une partie de l’explication viendrait du départ des plus gros créateurs de memecoins. Selon l’analyste on-chain @WazzCrypto, les dix principaux déployeurs, souvent des bots, auraient massivement basculé vers Pump.fun, provoquant un transfert quasi instantané de liquidité et d’activité.
Le phénomène n’est pas isolé. Déjà en juillet, Conor Grogan (Coinbase) rappelait que la majorité des nouveaux tokens sur ces launchpads étaient générés par des bots, certains comptes créant en moyenne un token toutes les trois minutes. Quand ces acteurs changent de camp, c’est tout un écosystème qui bascule.
Le rôle clé des buybacks de PUMP
Autre catalyseur : la stratégie agressive de Pump.fun autour de son token natif, le PUMP. Après avoir levé 600 millions de dollars en juillet via une vente publique éclair, sold out en 12 minutes,, la plateforme a lancé une vague de rachats massifs. En utilisant ses revenus pour racheter des millions de tokens, elle a créé un effet d’aspiration sur le marché et renforcé la confiance de ses utilisateurs.
Ces buybacks s’ajoutent aux discussions internes sur un possible partage de revenus avec les détenteurs de PUMP, une perspective qui alimente l’intérêt spéculatif autour du protocole.
LetsBonk cherche une riposte
De son côté, LetsBonk n’a pas dit son dernier mot. La plateforme communautaire, liée au token BONK, prépare une contre-offensive. Un nouvel onglet « Points » est apparu sur son interface, laissant présager un système de récompenses destiné à réactiver la fidélité des créateurs et des traders. En parallèle, 1 % des revenus générés doit être alloué au rachat de certaines paires phares de l’écosystème BONK.
Mais la pression est énorme : le token BONK, lui-même en perte de vitesse, s’échange désormais plus de 50 % en dessous de son ATH. Un contexte défavorable qui rend le pari d’autant plus risqué.
Un marché en perte de vitesse
Même si Pump.fun semble avoir repris l’avantage, la dynamique globale s’essouffle. Après un pic en janvier où la plateforme générait entre 4 et 6 millions de dollars de revenus quotidiens, le marché des memecoins Solana montre des signes de saturation. Bots, stratégies de rachat et guerre des launchpads maintiennent la volatilité, mais l’engouement n’est plus aussi explosif qu’au début de l’année.
Le duel Pump.fun, LetsBonk illustre une réalité simple : dans l’univers ultra-rapide des memecoins, la domination peut changer en quelques jours, au gré des migrations de bots et des stratégies de tokenomics. Et pour les investisseurs, le risque reste à la hauteur de la vitesse de ces retournements.
