- Le Sénat américain votera le 17 juin sur le GENIUS Act, une loi potentiellement historique qui instaurerait un cadre fédéral pour les stablecoins comme l’USDT et l’USDC.
- Le texte a franchi une étape clé avec un vote de clôture favorable (68 voix contre 30), malgré des oppositions comme celle du sénateur Josh Hawley.
- Un amendement sensible sur les conflits d’intérêts, évoquant indirectement la famille Trump, continue d’influencer le résultat du vote final après un premier rejet.
Le 17 juin, Washington jouera une nouvelle manche dans la bataille réglementaire autour des cryptomonnaies. Cette fois, tous les projecteurs sont braqués sur le GENIUS Act, une proposition de loi qui pourrait enfin offrir un cadre légal clair aux stablecoins aux États-Unis.
Le GENIUS Act sur le fil du rasoir
Ce texte, dont le nom complet est Guiding and Establishing National Innovation for US Stablecoins, a franchi une étape cruciale : le Sénat a voté mercredi à 68 voix contre 30 en faveur d’une ‘cloture‘, une procédure qui permet d’accélérer l’agenda législatif. Traduction : la majorité des sénateurs est prête à aller au vote final.
Le scrutin est prévu pour le mardi 17 juin. L’heure exacte sera fixée par le leader de la majorité John Thune, en accord avec le leader démocrate Chuck Schumer. L’issue est incertaine, mais le soutien bipartisan enregistré jusqu’ici laisse entrevoir une adoption possible, malgré un premier rejet, notamment via l’opposition de figures comme Josh Hawley, sénateur républicain du Missouri, qui dénonce une “immense faveur faite aux géants de la tech”.
Une loi taillée pour apaiser Wall Street… et rassurer la crypto ?
Le GENIUS Act ne sort pas de nulle part. Face à l’essor des stablecoins, ces cryptomonnaies adossées principalement au dollar comme l’USDT ou l’USDC, les États-Unis se trouvent à la traîne en matière de régulation. Ce vide juridique inquiète autant les investisseurs que les entreprises, au moment même où des géants américains comme Amazon et Walmart envisagent de lancer leur propre stablecoin.
L’ambition du texte ? Poser les premières fondations d’un cadre réglementaire fédéral pour ces actifs, aujourd’hui à la frontière entre la finance traditionnelle et les innovations décentralisées. Ce serait une avancée majeure pour les émetteurs comme Circle, mais aussi pour les banques et fintechs américaines qui veulent entrer dans la course sans risquer d’enfreindre des lois floues.
Des amendements sensibles sur les conflits d’intérêts
Après un premier rejet du GENIUS Act, le débat n’a pas été qu’économique. Un amendement clé a été proposé pour encadrer les profits potentiels des élus et de leurs familles liés à l’industrie crypto. Un clin d’œil discret à certaines zones d’ombre autour de la famille Trump et de sa société World Liberty Financial, venant de déployer son propre stablecoin.
Ce volet éthique pourrait peser dans le vote final, certains élus souhaitant éviter un backlash médiatique ou une enquête postérieure.
Pendant ce temps, la Chambre avance aussi ses pions
Tandis que le Sénat discute stablecoins, la Chambre des représentants accélère sur un autre front : la structuration du marché crypto. Deux commissions viennent de faire avancer le Digital Asset Market Clarity (CLARITY) Act, un projet de loi qui vise à définir une fois pour toutes le rôle du gendarme boursier (SEC) et du régulateur des marchés à terme (CFTC) dans l’univers des actifs numériques.
Une convergence réglementaire en marche ?
Difficile de dire si l’un ou l’autre de ces textes ira jusqu’au bureau présidentiel pour y être signé. La majorité républicaine est mince, les tensions partisanes palpables. Mais une chose est sûre : les États-Unis prennent enfin au sérieux l’enjeu de la régulation crypto. Et les stablecoins, colonne vertébrale des marchés décentralisés, sont désormais au cœur de la bataille.