- Scott Bessent confirme que les États-Unis n’achèteront pas de bitcoin pour la réserve stratégique voulue par Trump, se contentant des BTC saisis, estimés entre 15 et 20 milliards de dollars.
- Le décret du 6 mars 2025 centralise environ 198 000 BTC confisqués et crée un stock distinct pour les autres cryptoactifs, sans financement public supplémentaire.
- Les propos de Bessent, combinés à un PPI en hausse de 3,3 %, ont provoqué une forte baisse du marché crypto, avec un Bitcoin passant sous les 118 000 $ et un Ethereum sous les 4 500 $.
La réserve nationale de Bitcoin de Trump limitée
Le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, a tranché : Washington n’achètera pas de bitcoin pour renforcer la réserve stratégique voulue par Donald Trump. En revanche, les BTC déjà confisqués par les autorités, évalués entre 15 et 20 milliards de dollars, resteront intouchés. Plus de ventes, mais pas non plus de nouvelles acquisitions, sauf en cas de saisies judiciaires.
Lors d’une interview sur Fox Business, Bessent a présenté cette réserve comme une étape vers « l’entrée des États-Unis dans le XXIᵉ siècle ». Mais il a été clair : la stratégie repose uniquement sur les cryptoactifs saisis, sans ponction supplémentaire sur l’argent public. Autrement dit, la réserve ne gonflera que si le gouvernement met la main sur de nouveaux bitcoins dans le cadre de procédures pénales ou civiles.
Une politique crypto à la sauce Trump
Cette réserve stratégique découle d’un décret signé par Donald Trump le 6 mars 2025. Objectif : centraliser environ 198 000 BTC déjà en possession du gouvernement fédéral, issus de confiscations, tout en laissant de côté ceux qui doivent être restitués aux victimes d’escroqueries. En parallèle, un « stockpile » distinct a été créé pour les autres cryptoactifs saisis.
Trump avait initialement chargé Bessent et le secrétaire au Commerce Howard Lutnick de trouver des moyens « budgétairement neutres » pour acquérir plus de bitcoins. Mais cette piste semble désormais enterrée, les délais de rapport ayant été dépassés sans annonce publique.
Pas de revalorisation de l’or non plus
Interrogé sur les 261,5 millions d’onces d’or détenues par les États-Unis, officiellement valorisées à seulement 11 milliards de dollars selon un prix datant de 1973 (42,22 $ l’once), Bessent a également écarté l’idée d’une revalorisation comptable. À prix de marché, ces réserves vaudraient pourtant près de 750 milliards de dollars. L’or restera donc un actif de réserve sans comptabilité transparente… tout comme le bitcoin confisqué.
Des marchés crypto secoués
Les propos de Bessent ont eu un effet immédiat. Couplés à des chiffres d’inflation plus chauds que prévu, ils ont déclenché une vague rouge sur le marché. Le Bitcoin est passé en moins d’une heure de plus de 121 000 $ à un creux sous les 118 000 $. Ethereum a plongé de plus de 4 %, passant sous les 4 500 $.
En cause également : le Producer Price Index (PPI) américain, indicateur clé de l’inflation à la production, en hausse de 3,3 % sur un an en juillet, largement au-dessus des attentes (2,5 %) et à son plus haut niveau depuis février. Sur un mois, la progression atteint 0,9 %, un record depuis juin 2022.
Un message clair pour la crypto américaine
Avec ce cap, l’administration Trump conserve une posture double : afficher un soutien symbolique au Bitcoin en créant une réserve, tout en évitant toute dépense directe pour l’alimenter. Résultat, les États-Unis détiennent déjà une des plus grosses poches de BTC au monde… mais sans intention de la grossir activement.
Dans un marché où chaque geste de Washington peut déclencher une onde de choc, cette prudence pourrait peser sur le narratif haussier à court terme. Mais elle confirme aussi une réalité : pour le gouvernement américain, le Bitcoin reste avant tout un actif saisi… et non un investissement stratégique.