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Dernière modification effectuée le 01.12.2022 20:36
L’agence de presse britannique Reuters, fondée en 1951, a révélé des preuves selon lesquelles la première plateforme d’échange de crypto au monde, Binance, aurait transmis les données personnelles d’utilisateurs au gouvernement russe sur leur demande. Hier, Binance a démenti ces allégations sur son site internet officiel.
Dans cette affaire qui éclate au grand jour, le gouvernement russe souhaitait tracer les bitcoins qu’Alexeï Navalny avait récoltés lors d’une campagne de don, laquelle avait pour objectif d’aider au financement pour la dénonciation de la corruption du président russe Vladimir Poutine. Alexeï Navalny, fervent militant russe et fondateur de la Fondation anticorruption qualifiée d’organisation terroriste par les autorités, a été emprisonné pour son opposition au régime politique actuel.
Selon les informations communiquées par Reuters, l’agence russe de lutte contre le blanchiment d’argent dénommée Rosfinmonitoring (Rosfin) aurait rencontré Gleb Kostarev, le responsable de Binance pour l’Europe de l’Est et la Russie. Plus précisément, le journal affirme que ce dernier aurait « consenti à la demande de Rosfin d’accepter de partager les données des clients » en avril 2021. Or, c’est à cette époque que le gouvernement russe cherchait à traquer les dons en cryptos au profit du leader de l’opposition russe, Alexeï Navalny.
Binance dément les accusations à son encontre
Vendredi 22 avril, Binance a tenu à se justifier en publiant sur son site :
« Les suggestions selon lesquelles Binance a partagé des données d’utilisateurs, y compris Alexeï Navalny, avec des agences russes contrôlées par le FSB et des régulateurs russes sont catégoriquement fausses. Binance n’a pas cherché à aider activement l’État russe dans ses tentatives d’enquêter sur Alexeï Navalny. »
Binance
Binance poursuit en expliquant que la démarche initiée l’année dernière n’avait aucun objectif particulier. Selon la plateforme, il ne s’agit que d’une demande de communication d’informations classique par les autorités, au même titre que celles des autres autorités dans le monde. En outre, la plateforme affirme qu’aucun accord différent de ce qu’on connaît ailleurs n’a été conclu avec le gouvernement russe.
« Aujourd’hui, n’importe quel gouvernement ou organisme d’application de la loi dans le monde peut demander des données d’utilisateurs à Binance, tant qu’il est accompagné de l’autorité légale appropriée. La Russie n’est pas différente. »
Binance
Dans le même temps le principal intéressé, Gleb Kostarev – responsable de Binance au niveau de l’Europe de l’Est et de la Russie – se défend en qualifiant cette affaire de « mensonge absolu ».
Si Binance ne conteste pas la tenue d’une réunion sur le développement d’Internet en avril 2021 entre Kostarev et les responsables de Rosfin – réunion par ailleurs organisée par l’ancien conseiller du président russe Vladimir Poutine – la plateforme soutient sa version et rappelle qu’aucune preuve tangible ne l’a met directement en cause.
Pour appuyer son innocence, Binance a décidé de publier ses échanges avec Reuters et a annoncé porter plainte contre l’agence de presse britannique. Il est intéressant de relever qu’au même moment Binance limite ses services aux utilisateurs résidant en Russie.