- Nvidia investit 5 milliards de dollars dans Intel en achetant des actions à 23,28 dollars l’unité, marquant une alliance stratégique inédite entre deux rivaux historiques.
- Les deux groupes co-développeront des CPU et GPU pour centres de données et PC, afin de s’imposer face à la concurrence mondiale dans l’IA.
- L’action Intel a bondi de 29 % après l’annonce, tandis que les partenaires actuels comme Arm et SoftBank voient leurs positions fragilisées.
Nvidia – Intel : Un deal qui secoue la Silicon Valley
Nvidia vient de frapper un grand coup. Le géant des cartes graphiques va investir 5 milliards de dollars dans Intel, son rival de toujours, à travers une prise de participation directe dans le capital. Objectif : co-développer une nouvelle génération de puces pour ordinateurs personnels et centres de données, au cœur de la bataille mondiale pour l’intelligence artificielle.
À la suite de l’annonce faite jeudi à 13h49, l’action Intel s’est envolée de 29 % en pré-marché, atteignant 31,97 dollars, son plus haut niveau depuis l’été 2024. Nvidia a, de son côté, progressé de 3 %.
Une alliance inattendue
Intel et Nvidia, deux acteurs longtemps ennemis, s’allient dans un contexte où l’IA redessine complètement la hiérarchie de l’industrie des semi-conducteurs. Intel, fragilisé depuis plusieurs années, avait déjà bénéficié le mois dernier d’un soutien majeur : l’État américain, sous l’impulsion de l’administration Trump, a pris 10 % de son capital pour sécuriser la production nationale de puces stratégiques.
Ce partenariat avec Nvidia marque donc un tournant. Le fondeur californien, dépassé en 2020 par Nvidia comme première capitalisation du secteur, peine à s’imposer sur le marché des serveurs IA. Désormais, il mise sur la puissance de feu de son ancien rival pour retrouver de la pertinence.
Les termes de l’accord : Nvidia investit 5 milliards $
Concrètement, Nvidia rachète 5 milliards de dollars d’actions Intel à 23,28 dollars l’unité. Mais l’enjeu dépasse la finance. Selon Jensen Huang, PDG de Nvidia, il s’agit d’“une fusion de deux plateformes de classe mondiale”. L’idée : associer les processeurs graphiques de Nvidia, incontournables dans l’infrastructure IA, aux processeurs généraux d’Intel.
Deux chantiers sont déjà sur la table. D’abord, Intel concevra des CPU sur mesure intégrés aux plateformes IA de Nvidia destinées aux data centers. Ensuite, les deux groupes collaboreront sur une nouvelle génération de puces pour PC.
Lip-Bu Tan, le nouveau patron d’Intel, salue un partenariat qui doit permettre de “réinventer l’offre pour les clients et relancer la croissance”.
Les perdants collatéraux
Ce rapprochement n’arrange pas tout le monde. Arm, partenaire actuel de Nvidia sur les CPU, a vu son titre chuter de 5 % dans la foulée. Son actionnaire majoritaire, le japonais SoftBank, avait pourtant annoncé en août investir 2 milliards dans Intel. Une manœuvre qui prend aujourd’hui une toute autre tournure.
Intel, dont la division fonderie perd encore plusieurs milliards, espère ainsi attirer de nouveaux clients et sortir de l’ornière. Pour Nvidia, déjà leader incontesté de l’IA, cette diversification stratégique renforce son emprise sur l’ensemble de la chaîne de valeur des semi-conducteurs.
Une nouvelle ère pour l’informatique
Avec ce rapprochement, la tech américaine envoie un signal fort : face à la compétition mondiale, les géants du secteur n’hésitent plus à unir leurs forces. Pour les investisseurs, l’accord Nvidia-Intel pourrait marquer le début d’une nouvelle ère, où l’intelligence artificielle redéfinit non seulement les usages, mais aussi les alliances au sommet.